Ne rien désirer d’extraordinaire ; supporter les épreuves.

.

Ne rien désirer d’extraordinaire ; supporter les épreuves.

Ce n’est pas l’Esprit de Dieu qui demeure en ceux qui vivent dans le repos, mais l’esprit du Diable. Comme l’a dit l’un des amis de Dieu : « je l’affirme, chaque jour je meurs ». C’est en cela que les fils de Dieu se distinguent des autres : ils vivent dans les afflictions, tandis que le monde se réjouit dans les délices et le repos. Il n’a pas plu à Dieu que ceux qui l’aiment se reposent tant qu’ils sont dans leur corps.

Bien plutôt il a voulu, tant qu’ils sont dans le monde, qu’ils soient dans la tribulation, dans l’accablement, dans les souffrances, dans la pauvreté, dans le dénuement, dans l’isolement, dans le besoin, dans la maladie, qu’ils soient méprisé, frappés, qu’ils aient le cœur brisé, le corps épuisé, qu’ils renoncent à leurs parents, qu’ils aient de pénibles soucis, qu’ils soient étrangers par leur aspect à toute la création, qu’ils habitent ailleurs et autrement que les autres hommes, dans des demeures solitaires et hésychastes, loin de la vue des hommes et devenus étrangers à tout ce qui peut réjouir ici-bas.

Ils pleurent, et le monde rit. Ils sont dans le deuil, et le monde est gai. Ils jeûnent, et le monde vit dans les délices. Le jour ils s’épuisent, et la nuit ils vont au combat dans la souffrance et la peine, et pour certains, dans les afflictions volontaires. D’autres luttent avec leurs passions. D’autres sont persécutés par les hommes. D’autres encore sont soumis aux périls des tentations que suscitent les démons et à d’autres choses semblables. Certains ont été chassés, d’autres tués. D’autres allaient vêtus de peaux de bêtes. En eux s’est accomplie la parole du Seigneur, qui a dit : « Vous serez dans la tribulation dans le monde, mais vous vous réjouirez en moi » (Jean 16 :33). Le Seigneur sait qu’il n’est pas possible de demeurer dans son amour quand le corps est dans le repos.

C’est pourquoi il nous a détournés du repos et du plaisir qu’il procure. Que le Christ, notre Sauveur, dont l’amour est plus fort que toute mort corporelle, nous révèle la puissance de son amour. Amen.

Discours ascétiques (discours 50)

Saint Isaac le Syrien


Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir TIKHON sur Tipeee.