Même les incroyants sont, de nos jours, attirés par l’Église et cherchent, quoiqu’indirectement, des explications ; ils s’interrogent et cela ne fait que me convaincre davantage que je n’ai pas en vain lancé ces entretiens. Il serait bon que d’autres prêtres suivent ces premiers pas. Car l’ignorance religieuse fait le jeu de ceux qui font de la propagande antireligieuse. C’est pourquoi, d’ailleurs, ils renforcent cette ignorance grâce à leur revue, alors que nous autres, prêtres, nous ne nous efforçons pas de la combattre. On devrait créer tout un cycle de conférences intitulé : « Pour une instruction religieuse ! ». Je pense qu’on ne manquerait pas d’auditeurs. Cependant, je vous révélerai, sous le sceau du secret, qu’on m’a déjà mis en garde en me disant : veillez à ce que cela ne tourne pas mal !
Oh, ce souhait : « Que cela ne tourne pas mal ! », comme il paralyse notre activité ! Je vais répondre tout de suite à cet avertissement. Pourvu que cela ne tourne pas mal ! – une telle mise en garde est dégradante pour un prêtre ; un prêtre doit oser. Il doit être le pasteur, prêt à sacrifier sa vie pour ses brebis. Le prêtre démontre ne portant sa croix ce qu’il ne peut démontrer par la parole ou par l’action. Souffrir pour ses convictions, pour sa foi, pour le service de Dieu : que peut-il y avoir de plus grand, quel argument pourrait être plus convaincant ? Aussi ne faut-il pas semer l’effroi.
Dimitri Doudko, L’Esperance qui est en nous, Éditions du Seuil, Paris, 1976, p. 27
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