Père Seraphim Rose, « The Orthodox Word » #7, Jan.-Feb.-Mar., 1966.:
Le Patriarcat Oecuménique et les œcuménistes ne parlent pas et ne peuvent pas parler au nom de l’Église ! »Les déviations de l’orthodoxie de l’actuel patriarche de Constantinople [Athénagoras] ont atteint un nouveau sommet dans le récent acte « œcuménique » de « pardon mutuel » avec le pape de Rome (7 décembre 1965).
Il est plus que temps d’évoquer dans la presse orthodoxe de langue anglaise ce dont on parle depuis longtemps dans la presse grecque et russe. Avec la déclaration officielle du métropolite Philarète et celle, similaire, de l’archevêque Chrysostome d’Athènes, les voix de protestation ont été rejointes par des déclarations officielles, qui ont trouvé une oreille attentive parmi les autres patriarches orientaux. Le monde orthodoxe se divise en deux camps ; si la nouvelle « union » avec Rome se réalise, les unionistes se retrouveront en schisme, coupés de l’Église orthodoxe.
En ce qui concerne le patriarche de Constantinople, il convient de garder à l’esprit quelques faits fondamentaux. Premièrement, il ne parle pas et ne peut pas parler au nom de l’ensemble de l’Église orthodoxe ; la campagne actuelle des unionistes visant à faire de lui le porte-parole officiel de toute l’orthodoxie n’a absolument aucun fondement dans la tradition orthodoxe ; il est un évêque parmi d’autres, ne jouissant que d’une primauté d’honneur parmi ses collègues patriarches et évêques.
Deuxièmement, dans l’Église orthodoxe, aucun acte ou déclaration n’a de validité du seul fait qu’il émane d’un évêque ou d’un patriarche ; il ne peut avoir de validité que s’il est orthodoxe. Les déclarations et les actions actuelles du patriarche Athénagoras [on peut dire la même chose de l’actuel patriarche Bartholomée – ndlr] le disqualifient pour parler au nom de toute Église orthodoxe, pas même la sienne, puisqu’elles représentent, non pas l’orthodoxie, mais l’apostasie, une déviation de l’orthodoxie qui, si elle se poursuit, le séparera entièrement de l’Église du Christ.
Les propagandistes de l' »union » dédaignent ces faits ; pour eux, la fidélité à la tradition orthodoxe est une petite chose. Leur campagne est plutôt menée au niveau le plus primitif, celui de la pure publicité – des mots et des gestes vides qui, bien que condamnés par une saine conscience orthodoxe, sont capables d’exercer une immense influence sur ceux qui, au sein même de l’Église, ignorent la tradition orthodoxe.
L’acte de « pardon mutuel » était un geste vide. Ne possédant aucune validité canonique en soi, il n’était en fait qu’un simple signe pour le monde que l' »union » est proche, que le patriarche de Constantinople est prêt à abandonner l’Église du Christ pour rejoindre l’organisation pseudo-religieuse universelle envisagée par le Vatican.
Plutôt que la colère, la tristesse est peut-être la réponse la plus appropriée à de tels gestes – tristesse face au manque d’amour et de compréhension de leur propre tradition que de tels gestes révèlent chez les unionistes. Quiconque croit réellement que « rien ne sépare » le catholicisme romain de l’orthodoxie, qu’ils ne sont que « deux branches de la même Église », ne comprend rien à l’orthodoxie authentique. Les unionistes, apparemment, sont déjà des Latins dans l’âme, et l’acte final de l’union ne fera que confirmer leur éloignement de l’Église du Christ.
Que les unionistes, traîtres à l’orthodoxie, deviennent donc catholiques s’ils le veulent, mais qu’ils cessent de prétendre parler au nom de l’Église orthodoxe, qui les rejette de la manière la plus catégorique. « (Source : « The Orthodox Word » #7, Jan.-Feb.-Mar., 1966.)
Source : « The Orthodox Word » #7, Jan.-Feb.-Mar., 1966.)
Source : (« Le mot de l’Eglise », 1915, N°11)
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