En effet, selon les grands maîtres, les moines ne sont pas autre chose que ceux qui veulent » être sauvés « , » ceux qui mènent la vie selon l’Évangile « , » cherchent l’unique nécessaire » et » se font violence en tout » (9). Il est parfaitement évident que ces paroles définissent très exactement l’état de tout croyant-laïc. Saint Nil estime que toutes les pratiques monacales s’imposent au gens du monde (10). Comme le dit encore une fois saint Jean Chrysostome : » Ceux qui vivent dans le monde bien que mariés, doivent par tout le reste ressembler aux moines « . » Vous vous trompez tout-à-fait, si vous pensez qu’il est des choses exigées des séculiers et d’autres des moines… ils auront les mêmes comptes à rendre » (11). La prière, le jeûne, la lecture des Écritures, la discipline ascétique, s’imposent à tous au même titre. Saint Théodore Studite dans sa lettre à un dignitaire byzantin dresse le programme de la vie monastique et précise : » Ne croyez pas que cette liste vaille pour le moine et non pas, tout entier et également pour le laïc » (12).
Quand les Pères parlaient, ils s’adressaient a tous les membres du Corps, sans aucune distinction entre le clergé et le laïcat, ils parlaient au sacerdoce universel. Le pluralisme actuel des théologies de l’épiscopat, du clergé, du monachisme, du laïcat, étant inconnu au temps des Pères, serait même incompréhensible pour eux. L’Évangile dans sa totalité s’applique à tout problème particulier de tout milieu.
Extrait du livre Le millénaire du Mont Athos 963-1963 :
Études et mélanges, tome I, Éditions de Chevetogne, Belgique, 1963
Source : https://www.pagesorthodoxes.net/mariage/evdokimov-monachisme-interieur.htm#2
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