L’évêque est soumis à l’obligation du célibat. Dans les premiers siècles de la Chrétienté, cela n’était pas obligatoire, mais même aux temps apostoliques il était permis aux évêques d’éviter le mariage dans l’intérêt de leur combat ascétique de la chasteté. Cette coutume s’était renforcée et le Sixième Concile Œcuménique l’entérina dans un canon. En ce qui concerne les prêtres et les diacres, l’Eglise prit soin de ne pas rendre obligatoire un tel fardeau, en observant le canon ancien qui interdit de contracter le mariage après avoir reçu l’ordination, mais en permettant l’accès au Mystère de la Prêtrise aux personnes déjà liées par le mariage et en considérant cela comme tout à fait normal et naturel. Un second mariage, de même qu’une épouse qui avait été mariée auparavant, constituent des obstacles à l’ordination. Dans l’Eglise Romaine, entre le quatrième et le sixième siècle, le célibat commença à être introduit pour les prêtres et pour les diacres. Cette innovation fut rejetée par le Sixième Concile Œcuménique; mais les papes romains ne tinrent pas compte de cette interdiction.
Les Protestants ont rejeté la prêtrise en tant que « sacrement ». Leurs pasteurs sont simplement élus et désignés par le peuple, mais ne reçoivent aucune sorte de consécration spéciale, et en ce sens ils ne se distinguent pas des membres ordinaires de leurs communautés. Historiquement cela s’explique par l’opposition aux abus du clergé latin, dans l’exercice de ses droits, à la fin du Moyen-Age. La justification théorique des Protestants consiste en l’opinion selon laquelle l’ordination à la prêtrise ne commença à être désignée sous le nom spécifique de « sacrement » qu’au cours de temps plus récents. Bien entendu, une telle justification n’a absolument aucune valeur. Nous voyons, d’après l’enseignement et la pratique des Apôtres, ainsi que d’après la foi constante de l’Eglise, que la chirotonie était depuis son origine une action sacramentelle, sacrée et dispensatrice de grâce, et par conséquent, le fait de la nommer « sacrement » à une époque plus tardive n’introduisit rien de nouveau, mais explicita plus précisément son essence en un seul mot. Par analogie, le terme homoousios, accepté au Premier Concile Œcuménique, n’introduisit rien de nouveau dans l’enseignement de l’Eglise au sujet de la Divinité du Fils de Dieu, mais la définit plus précisément et la confirma. Malheureusement, les érudits protestants, en défendant le fausse position du Protestantisme, continuent avec entêtement, mais sans preuve, à déduire le concept même des Mystères Chrétiens de la pratique des mystères païens.
Archiprêtre Michel Pomozansky
Source : https://stranitchka.pagesperso-orange.fr/VO10/LA_PRETRISE.html
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