Selon Saint Ignace de Briantchaninov
Pour sa guerre, ou son conflit invisible avec l’homme, en particulier par le biais de coupables pensées et de l’imagination, l’ange déchu compte sur l’affinité mutuelle d’un péché avec un autre.
Ce conflit ne cesse de jour comme de nuit, mais il devient particulièrement intense et furieux lorsque nous nous adonnons pour la prière. Alors, selon l’expression des Pères, le diable rassemble les pensées les plus monstrueuses de toute part, et les répand sur notre âme.
D’abord, il nous rappelle tous ceux qui nous ont fait du tort ou nous ont offensés. Il essaie de nous présenter toutes les insultes, injures et les blessures qui nous ont été infligées sous les couleurs les plus sinistres. Il souligne la nécessité de mesures de rétorsion et de résistance à leur égard en exigeant la justice, le sens commun, le bien public, la conservation de soi, l’auto-défense.
Il est évident que l’ennemi tente d’ébranler le fondement même de la prière, à savoir le pardon et la douceur, de sorte que le bâtiment construit sur cette base peut s’effondrer de lui-même.
Et c’est ce qui se passe, car une personne qui est pleine de ressentiment, et qui ne pardonne pas les péchés de son prochain, est tout à fait incapable d’obtenir la componction, ou de se concentrer quand elle prie.
Les pensées de colère dissipent la prière, elles la font partir, comme un violent vent disperse les graines jetées par un semeur dans son champ; ainsi le champ du cœur reste non semé, et tout le travail acharné de l’ascète, ne produit rien.
C’est un fait bien connu que le pardon des fautes et infractions, changeant la condamnation de notre prochain en bonté et miséricorde, afin que nous les excusions et que nous nous blâmions, fournit la seule base solide pour une prière couronnée de succès.
Nous devons suivre l’exemple et l’enseignement de notre Seigneur, nous devons rejeter les pensées de gloire terrestre, le succès, et l’abondance terrestre, nous devons refuser la joie apportée par les fantaisies et les réflexions qui détruisent en nous la contrition de l’esprit, la concentration et l’attention au cours de la prière, et qui conduisent à l’auto-estime et à la distraction.
Si nous consentons à la pensée de ressentiment et de condamnation, aux pensées et aux fantasmes de la vaine gloire, de l’orgueil, de l’amour de l’argent et de l’amour du monde, et si nous ne les rejetons pas, mais nous attardons en elles et que nous prenons plaisir en elles, alors nous entrons en communion avec Satan, et le pouvoir de Dieu qui nous protège nous quitte.
L’ennemi se précipite alors sur nous avec deux conflits les plus graves: le conflit avec les pensées et les fantasmes, et le conflit avec le découragement ou la paresse. Défaits dans le premier conflit et privés de la protection de Dieu, nous ne pouvons pas nous opposer au second conflit non plus. Cela signifie, nous disent les Pères, que Dieu permet à Satan de nous battre jusqu’à ce que nous nous humilions .
Version française Claude Lopez-Ginisty
Source : https://pravoslavie.ru/137787.html
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