Un jour, tout ce monde corruptible prendra fin, et le Royaume éternel des Cieux se lèvera, où les âmes des rachetés, jointes à leurs corps ressuscités, habiteront pour toujours avec Christ, immortel et incorruptible. Alors la joie et la gloire partielles que les âmes connaissent même maintenant dans le ciel seront remplacées par la plénitude de joie de la nouvelle création pour laquelle l’homme a été fait; mais ceux qui n’ont pas accepté le salut que le Christ est venu offrir à l’humanité sur terre seront tourmentés à jamais – avec leurs corps ressuscités – en enfer. Saint Jean Damascène, dans le dernier chapitre de son « exposition exacte de la Foi orthodoxe », décrit bien cet état final de l’âme après la mort:
«Nous croyons aussi en la résurrection des morts, car il y en aura vraiment une, oui il y aura une résurrection des morts. Maintenant, quand nous disons résurrection, nous voulons dire une résurrection des corps. Car la résurrection est un relèvement de ce qui est tombé. Mais, puisque les âmes sont immortelles, comment ressusciteront-elles? Eh bien, si la mort est définie comme une séparation de l’âme et du corps, la résurrection est la parfaite réunion de l’âme et du corps, et le relèvement du dissous. Par conséquent, le corps même qui est corrompu et dissous ressuscitera lui-même incorruptible. Car Celui qui l’a formé au commencement à partir de la poussière de la terre n’est pas incapable de le ressusciter après qu’il se soit de nouveau dissous et retourné à la terre d’où il fut pris par la décision de son Créateur …
«Or, si l’âme s’était engagée seule dans la lutte pour la vertu, alors elle serait aussi seule couronnée; et si elle seule s’était livrée aux plaisirs, alors elle seule pouvait être justement punie. Cependant, puisque l’âme ne suivait ni la vertu ni le vice sans le corps, il sera juste pour eux de recevoir ensemble leur récompense …
«Et ainsi, avec nos âmes de nouveau unies à nos corps. Qui seront devenus incorruptibles et repoussés la corruption, nous ressusciterons et nous tiendrons devant le terrible siège du jugement de Christ. Et le diable et ses démons, et son sujet – c’est-à-dire l’Antéchrist -, et les impies et les pécheurs seront livrés au feu éternel, qui ne sera pas un feu matériel tel que nous sommes habitués, mais un feu tel que seul Dieu peut connaître. Et ceux qui ont fait le bien brilleront, comme le soleil avec les anges pour la vie éternelle avec notre Seigneur Jésus-Christ, le fixant pour l’éternité et nous trouvant toujours devant ses yeux, jouissant de la béatitude sans fin qui vient de lui, et le louant avec le Père et le Saint-Esprit jusqu’aux âges sans fin des siècles. Amen. »*
- Exposition exacte, livre quatre, ch. 27, dans Les Pères de l’Église vol. 37, 1958, pages 401, 402, 406.
Du P. Seraphim Rose, L’âme après la mort (Platina, Californie: St. Herman of Alaska Brotherhood, 1980), pp. 197-203.