….Or, qui pratique aujourd’hui les saintes Écritures ? Qui se montre docile aux préceptes de Jésus Christ ? « Qui aura la sagesse et qui gardera les commandements du Seigneur ? » (Ps 106,43) dit le psalmiste. Qui nous montrera que nous ne sommes pas des prévaricateurs ?
Il y a beaucoup de puissants, beaucoup de sages selon la chair; il y a beaucoup de nobles, beaucoup de savants, beaucoup de scribes, de légistes et de docteurs, beaucoup de riches et de pauvres, beaucoup d’esclaves et d’hommes libres, beaucoup de solitaires et de vierges, beaucoup de gens du monde, beaucoup de vieillards et d’enfants; mais y en a-t-il un seul parmi eux qui puisse nous montrer qu’il convienne à des chrétiens de pincer la harpe, de danser, de jouer des cymbales ou de la flûte, d’exprimer sa joie par de bruyants applaudissements, de recourir à la divination, de fabriquer des talismans mystérieux et de les porter partout avec soi, de consulter les démons, de s’enivrer, ou enfin de tolérer ceux qui se livrent à ces impiétés ?
Or quels sont les maîtres qui vous ont appris que de si coupables occupations conviennent à des chrétiens ? Les prophètes ? l’évangile ? les livres des apôtres ? Si de telles occupations conviennent à des chrétiens, la loi de Moïse, les prophètes, les Évangiles, les livres des apôtres ne renferment plus que d’erreurs et mensonges.
Mais s’ils nous transmettent réellement la parole de Dieu, si leurs doctrines sont des inspirations d’en-haut, comme nous n’en devons pas douter, c’est un crime à des chrétiens de se livrer à des oeuvres que les livres saints condamnent. En effet, de l’Orient à l’Occident, d’une extrémité du monde à l’autre, dans les églises et partout, dans la loi, dans les prophètes, les livres des apôtres, on lit cette défense faite par le Seigneur de l’univers et tous les pères théophores, et l’on ne voit nulle part que ces divertissements profanes soient permis aux chrétiens; mais on y trouve écrit que quiconque erre dans la vraie voie et transgresse les commandements du Seigneur est un prévaricateur, un imposteur, un homme qui n’a point de Dieu, puisqu’il déshonore le Seigneur en prévariquant à sa loi.
Et ne vous récriez pas à ce mot : « qui n’a pas de Dieu »; ce mot n’est pas de moi, il est de saint Jean, qui s’exprime en ces termes : « Quiconque ne demeure pas dans la doctrine de Dieu, mais s’en écarte, n’a pas de Dieu » (2 Jn 9). Or n’est-ce pas le plus grand des malheurs que de mépriser les enseignements et les ordres que Dieu nous donne par sa loi, par ses prophètes, par ses apôtres ? Et un homme coupable de cette abomination n’est-il pas sous le poids de l’anathème lancé au nom du Seigneur par son prophète ? « Malheur à ceux qui font blasphémer mon Nom parmi les nations! » (Is 52,5 et Rm 2,24).
Saint Ephrem le Syrien – « Sur les vices et les vertus » – Extrait
Source : http://orthodoxievco.net/ecrits/peres/ephrem/hymne/ephrem3.htm
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