Avec plus de 350 ans d’expérience à survivre dans des conditions extrêmes, les vieux croyants ont acquis une expérience unique dans la prière et l’aménagement des lieux de prière dans les endroits qui peuvent paraître des plus inappropriés. Dans les maisons des riches marchands et des paysans ordinaires, il y avait toujours un endroit réservé à la prière. Parfois, c’étaient des coins à icônes, fermés aux regards indiscrets avec des rideaux tissés à la maison, parfois – de vraies églises de maison avec des autels portables.
Comment choisir un lieu de prière dans une maison ou un appartement moderne?
La meilleure option pour la prière en famille est d’aménager une pièce, pour la dédier entièrement à la prière. Il est bien sûr plus simple d’équiper une telle pièce dans une maison privatisée. Vous y trouverez presque toujours une pièce appropriée, un grenier ou un placard dans lequel vous pouvez construire une iconostase, suspendre des lampes, des lustres, installer un lutrin (le meilleur de tous, un pliant) et une armoire avec des livres de service et des accessoires.
L’agencement des appartements modernes laisse souvent entrevoir la présence de petits placards ou «aveugles», sans fenêtres, des pièces où l’on peut créer une salle de prière. Si la superficie de l’appartement et le nombre d’habitants qu’il contient le permettent, vous pouvez prendre une pièce séparée pour la salle de prière. Sinon, il est possible de placer un coin à prière dans une pièce initialement prévue pour un bureau, une salle à manger ou une cuisine. Il n’est pas d’usage de placer des iconostases de maison dans les chambres à coucher.
Lors de la mise en place d’un coin à prière dans une maison, vous devez garder à l’esprit de respecter une certaine « compacité », car il est difficile de trouver une place pour un chandelier sur pied à la maison. Au lieu de cela, vous pouvez acheter un lustre suspendu avec une lampe et des trous pour les bougies.
Usages concernant la prière à domicile : allumage des bougies, des lampes et de l’encens
Si, en règle générale, il n’y a pas de problème pour allumer des bougies et des lampes à la maison, il y a une certaine incertitude avec l’encens. Certains chrétiens croient que l’usage de brûler de l’encens non destiné aux offices avec un encensoir à main dit katseya(*) appartient exclusivement aux vieux croyants « sans-prêtres ». Ce n’est pas le cas.
Même avant le schisme de l’Église (le raskol du XVIIème siècle russe), l’encensement à domicile était considéré comme une coutume non seulement habituelle, mais aussi obligatoire. Le recueil des anciennes coutumes domestiques, le Domostroy, indique aux membres de la famille :
Et le matin, en vous levant, vous devez aussi prier Dieu … en silence avec humilité, chanter harmonieusement et écouter avec attention, et encenser les images.
Dans le recueil du moine Cyrille de Belozersky, il est indiqué à propos de la prière privée monastique :
Il convient de chanter le canon établi dans votre cellule et d’encenser l’iconostase, selon l’usage du chant de la congrégation. Si quelqu’un n’a pas la possibilité de brûler de l’encens comme établi par la règle, alors qu’il y pourvoit au moins une fois par jour.
Dans un petit espace clos, la qualité de l’encens est d’une importance particulière. Certaines saveurs artificielles et même naturelles peuvent provoquer des crises d’étouffement.
Source : ruvera.ru
Traduit par Tikhon
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