l’amour véritable ne consiste pas à consentir au mal par amour pour son prochain, mais à encourager au bien son prochain par amour de Dieu. Le combat contre le péché est un vrai combat, une guerre sans cesse renouvelée, menée avec courage et entrain, sans tristesse, faiblesse, ou abbatement.
Certains confondent l’indulgence pour le pécheur qui s’inscrit pleinement dans une vue orthodoxe, et l’indulgence pour le péché, qui est abomination, et s’inscrit la plupart du temps dans une dégradation des mœurs monastiques. Cette indulgence dommageable est particulièrement sensible chez ceux qui ont pris habitude de suivre leurs propres voies, au détriment des enseignements communs.
Prompts à se trouver de bonnes raisons – y compris en tordant les écritures ou les pensées de Pères – les voilà, qui, moines, clercs, laïcs, n’hésitent plus à juger eux-mêmes de la gravité du péché, à se réjouir de telle ou telle de leur faiblesse.
Si dans l’Eglise (orthodoxe donc), cette dérive ne me semble pas encore trop fréquente, d’autres « confessions » démontrent une nette tendance à l’encourager. Chez les catholiques, sœur Emmanuelle se disaient « persuadée que ce qu’on nomme ‘les péchés de la chair’ sont les moins graves aux yeux de Dieu. » (sic). L’homosexualité fait une entrée fracassante dans certaines dénominations protestantes. Les jeûnes disparaissent, les efforts ne sont plus de ce temps…
Nous ne pouvons nous passer d’un certain discernement, ce que Saint Jean Cassien appelait la discrétion, pour ne pas agir avec un zèle ou un laisser-aller excessif. Cette « sagesse », « l’œil et la lampe du corps », nous permet de rester fixés sur notre objectif, sans jamais tomber dans l’orgueil du conquérant, ni la complaisance du dépravé.
Mais le péché reste extérieur, il est l’ennemi. S’il réside encore (trop souvent) dans nos cœurs, jamais il ne doit franchir le mur de notre consentement.
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