En ce qui concerne les bancs et la position debout pendant la prière, il convient de noter que les Églises orthodoxes modernistes n’ont commencé à utiliser les bancs qu’à la fin de ce siècle, et principalement en Occident. L’ancien culte de l’Église chrétienne a toujours impliqué la position debout. Même les cathédrales occidentales comme Notre-Dame de Paris et Il Duomo de Florence n’ont jamais eu de bancs. Il était impensable pour les Pères de l’Église de s’asseoir en présence du roi de gloire.
De plus, le culte orthodoxe est actif. Les fidèles sont appelés à participer à la liturgie et non à être de simples spectateurs. Tout d’abord, cela nécessite de l’attention, et cette attention est la plus complète en position debout. Cette ancienne pratique a été validée par un chercheur de l’Université de Californie du Sud, qui a déterminé que « les gens pensent littéralement plus vite sur leurs pieds » et traitent les informations jusqu’à vingt pour cent plus rapidement en position debout. Deuxièmement, une bonne participation à la liturgie implique de s’incliner, de faire le signe de la croix et parfois des prosternations. Ces formes actives de vénération sont impossibles dans les Églises dotées des bancs.
Alors que nous nous tenons attentivement, nos mains doivent être à nos côtés. Il est inapproprié et irrespectueux de mettre ses mains derrière son dos, ce qui indique une attitude arrogante de défiance, ou dans ses poches, ce qui est un signe de relaxation décontractée — ce qui n’est guère approprié pour le culte. Nous adorons Dieu avec tout notre corps, et donc notre posture doit montrer la révérence et l’humilité. Nous ne devons jamais nous appuyer contre les murs de l’Église, qui sont sacrés et qui sont souvent recouverts d’icônes, et nous devons nous tenir d’une manière attentive. Étant donné que les soldats peuvent rester au garde à vous pendant de longues périodes, que les enfants peuvent faire la queue pendant plusieurs heures pour voir un film et que les animatrices lors d’événements sportifs peuvent garder une certaine pose pendant de longues périodes, quiconque affirme qu’il est impossible d’avoir une bonne posture et dans l’Église, est irraisonnable. Pendant les offices, le signe de la croix doit normalement être fait à la fin de chaque prière prononcée par le diacre ou le prêtre, accompagné d’une révérence discrète. (Dans certains monastères, où le silence est assidûment gardé, cette pratique ne tient pas, car le mouvement peut être gênant.)
Nous faisons le signe de la croix :
1. Lorsque le nom de Dieu, du Christ ou de la Trinité est mentionné.
2. Lorsque le nom de la Theotokos ou d’un saint est mentionné.
3. Quand nous disons le Trisagion (« Saint Dieu, Saint Fort, Saint Immortel, aie pitié de nous »), « Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles », la prière du Seigneur (« Notre Père… »), et toute autre prière similaire.
4. À la fin de chaque pétition dans une litanie, comme nous l’avons noté ci-dessus.
5. Chaque fois que le diacre ou le prêtre dit : « Supplions le Seigneur ».
6. Chaque fois que le rideau du Sanctuaire est ouvert ou fermé.
7. À tout moment où vous souhaitez prier ou vous souvenir d’une personne pendant l’Office (par exemple, lorsque le diacre ou le prêtre commémore l’évêque ou les malades ou les voyageurs).
Il y a aussi des circonstances où nous ne faisons pas habituellement le signe de la croix. Deux de ces cas sont :
1. Quand un prêtre ou un évêque bénit avec sa main. Nous devons simplement nous incliner légèrement en reconnaissance de cette bénédiction. Cela est également vrai lorsque l’on s’approche d’un prêtre ou d’un évêque pour une bénédiction. Il ne doit pas se signer, mais recevoir la bénédiction de l’ecclésiastique en question.
2. Lors de la lecture des Six Psaumes pendant les Matines (voir ci-dessous).
Il y a aussi des moments pendant les Services, comme nous l’avons noté, lorsque les fidèles font une révérence (s’inclinant légèrement ou touchant le sol avec la main droite) ou une prostration (métanoïa en grec ou poklon en russe), se signant, tombant à genoux, et en baissant la tête vers le sol.
Nous nous inclinons :
1. Lorsque nous vénérons une icône, surtout le samedi ou le dimanche, lorsque nous ne devons pas faire de prostrations.
2. Au début de tout Office et chaque fois que le lecteur dit : « Venons, adorons… »
3. À plusieurs moments précis de la liturgie (voir ci-dessous).
4. Lorsque le diacre, le prêtre ou l’évêque encense dans notre direction.
5. Lorsque le prêtre ou l’évêque fait une entrée dans le Sanctuaire pendant les vêpres ou la liturgie.
6. En direction de l’évêque, s’il est présent dans l’Église, lors de sa mention lors des pétitions.
Nous faisons des prostrations :
1. Comme décrit ci-dessus, en entrant dans l’Église et en vénérant l’Icône centrale, tant que nous sommes en dehors de la période Pascale et que ce n’est pas un dimanche. Certaines personnes ne s’inclinent que dans ce cas. Cela aussi est approprié.
2. Quand quelqu’un entre dans le Sanctuaire en dehors de la période Pascale et les jours autres que le dimanche, même s’il y entre seulement pour nettoyer. Après s’être prosterné ou incliné, un évêque, un prêtre ou un diacre embrasse la Sainte Table. (Personne d’autre ne devrait d’ailleurs jamais toucher la Sainte Table en aucune circonstance.)
3. À certains moments de la Divine Liturgie pendant la semaine, en dehors de la période pascale.
À la fin de tout Office, le prêtre sortira, face à nous, et commémorera une liste de divers saints. Nous devons nous signer à chaque nom mentionné. Cela peut sembler artificiel et répétitif au début, mais si nous dépassons notre résistance initiale, cette action commune des fidèles et du prêtre célébrant, face à face, est vraiment très belle et très bénéfique pour la communauté.
Bien sûr, cela n’est possible que si nous nous efforçons de maintenir une attitude de vénération humble. Tous ces actes de piété et efforts de participation aux Offices sont vides et vains s’ils sont faits avec le moindre soupçon de fierté ou d’ostentation. Cela est facilement évité lorsque nous concentrons toute notre attention sur le Sanctuaire et sur les prières, participant aux offices avec un sentiment de crainte et de gratitude pour la miséricorde infinie de Dieu. Cette attitude ne viendra ni facilement ni rapidement. Il y aura des jours où nous aurons simplement d’autres choses en tête. Ce dont nous devons nous souvenir, c’est que rien de ce qui semble important dans notre vie quotidienne et qui nous distrait du culte n’aura de conséquence dans cinquante ou cent ans.
Nos prières, en revanche, sont entendues éternellement.
Source : père David Cownie et presbytéra Juliana Cownie , A Guide to Orthodox Life. Some Beliefs, Customs, and Traditions of the Church– Second Edition, p. 57-60
traduction: hesychia.eu
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