La coutume de brûler des cierges pendant la prière remonte à l’époque de l’Ancien Testament. Les premiers chrétiens utilisaient également des cierges pendant le service divin, non seulement pour éclairer les catacombes, où ils se cachaient des païens, mais aussi pour signifier que le Christ est la lumière du monde.
Les vieux croyants allument des lampes et des cierges devant les icônes non seulement dans l’église, mais également dans leurs foyers. Dans les églises qui suivent les anciens rites, vous ne trouverez pas de lustres avec des ampoules électriques – seules les cierges ou les lampes s’y consument. Certaines églises n’ont aucun éclairage électrique.
La valeur symbolique des cierges d’église en cire dans le christianisme
Le cierge est le symbole de la prière se consumant devant Dieu. La cire et la mèche symbolisent le corps et l’âme d’une personne, la douceur de la cire rappelle à une personne l’obéissance à Dieu. Le bienheureux Siméon de Thessalonique, liturgiste du XVe siècle, explique ainsi l’utilisation de cire dans la fabrication des cierges :
La cire présentée et brûlée signifie notre pureté et l’innocence de notre offrande. Utilisée de la même manière que pour les sceaux, elle désigne le sceau de Dieu. Douce et maléable, la cire est un signe de repentir dans le courage et un symbole d’obéissance. Capable de prendre n’importe quelle forme, elle est un symbole de la recréation de l’homme. Recueillie à partir de fleurs, elle sert à représenter la grâce du Saint-Esprit. Puisqu’elle peut être collectée à partir de presque toutes les fleurs, elle sert de signe d’offrande à Dieu de la part de tous et de tout. Brillante dans le feu et se joignant à lui, la cire signifie la déification. Par le fait qu’elle unit tout et reste préservée bien qu’elle fonde, elle représente l’unité et la constance de l’amour et de la paix.
Les lampes dans l’enceinte de l’église. L’huile dans la Rus’, et de nos jours.
Devant les icônes, on fait brûler non seulement des cierges, mais on allume également des lampes alimentées d’huile. A l’origine, c’était de l’huile d’olive, symbole de la miséricorde de Dieu envers les hommes. Dans le sacrement de l’onction, l’huile est également consacrée, et sert à oindre les malades afin que le Seigneur les guérisse. Les olives ne poussant pas dans la Rus’ – l’huile d’olive était exclusivement importée – on a commencé à utiliser de l’huile de tournesol pour les lampes. De nos jours, dans de nombreuses églises, on utilise de l’huile de tournesol raffinée. La lampe se consume longuement – presque une journée complète – jusqu’à ce que l’huile soit épuisée. L’essentiel est de choisir et d’ajuster correctement la mèche. On utilise habituellement du fil de coton pour la mèche de la lampe, ainsi que pour les cierges.
En lisant l’Ancien Testament, nous prenons connaissance de multiples exemples de sacrifices à Dieu, produits du travail des hommes – fruits et animaux – tout ce qu’ils utilisent eux-mêmes pour se nourrir. Maintenant que le Nouveau Testament est venu, les croyants apportent à Dieu du pain (prosphore) et du vin pour l’Eucharistie, de la cire pour les cierges et de l’huile pour les lampes. Il faut se rappeler que la qualité des produits doit être la meilleure. Dans l’Ancien Testament, le Seigneur prescrivait ce qui suit par l’intermédiaire du prophète Moïse:
Vous n’en offrirez aucune qui ait un défaut, car elle ne serait pas agréée (Lévitique 22:20).
Nous ne pouvons pas offrir à Dieu ce que nous n’accepterions pas, que nous ne saurions manger nous-mêmes.
De nos jours, il arrive souvent que ce que nous appelons «lampadnoe», c’est-à-dire de l’huile de vaseline, soit utilisée pour les lampes, et que les cierges ne soient pas faites de cire pure, mais avec ajout de paraffine, de stéarine, etc. Beaucoup de gens, se souvenant que Dieu doit apporter le meilleur, achètent des cierges en cire pure et les apportent à l’église pour être placées devant les icônes. Mais il faut aussi se rappeler que les cierges achetés dans l’enceinte de l’église sont notre sacrifice pour l’entretien, la réparation et l’amélioration de l’église. Même si ces cierges ne sont pas faites de la cire la plus pure, il vaut tout de même mieux les acheter à l’église que de les apporter de l’extérieur.
Il est d’usage de mettre les cierges devant les images et de les tenir dans la main pendant l’office de Pâques, pendant le service du soir à la veille des douze grandes fêtes et des fêtes paroissiales, pendant la grande bénédiction des eaux, lors de la lecture des douze Évangiles le Grand Jeudi (le service de la Passion du Christ). Lors de l’exécution des sacrements, les cierges sont également tenus dans la main : pendant les baptêmes, mariages, onctions. Pour que la cire fondue ne goutte pas sur le sol, il est d’usage de passer un rond de papier sur le cierge.
Les cierges posés sur les chandeliers devant les icônes symbolisent notre ardente prière au Seigneur, à la Mère de Dieu et aux saints. Les cierges doivent être allumés tout en priant. Dans de nombreuses églises qui suivent les vieux rites, avant d’allumer une bougie, il est d’usage de s’incliner deux fois en priant devant l’image où le cierge est placé, par exemple :
- devant l’image du Sauveur avec la prière de Jésus;
- devant l’image de la Mère de Dieu – « Très Sainte Mère de Dieu, sauve-nous »;
- devant la croix – «Seigneur, Gloire à Ta Sainte Croix»;
- devant l’icône d’un saint, la prière correspondante, par exemple, « Saint Nicolas du Christ, priez Dieu pour nous ».
Ensuite, après vous être signé avec le signe de la Croix sans vous incliner, vous devez allumer un cierge et le poser bien droit, sans l’incliner. S’il n’y a pas de place sur le chandelier, le cierge doit être posé, il sera placé plus tard. Après, se prosterner de nouveau avec la prière appropriée. Dans certaines églises, le nombre de métanies «avant le cierge» et «après le cierge» peut varier.
Vous ne pouvez pas vous promener dans l’église pour allumer des cierges pendant le temps de l’office, la marche est interdite. Il est préférable de venir à l’église avant le début de l’office et d’allumer des cierges afin de ne pas distraire les autres de la prière et des métanies prescrits par la Règle. Selon l’usage, seuls les prêtres et les membres du choeur peuvent gravir la solea (élévation devant l’autel). Ceux qui souhaitent mettre un cierge devant les icônes de l’iconostase peuvent le donner aux paroissiens qui ont la permission d’y accéder. Dans certaines églises, près du chœur, il y a des boîtes spéciales, où l’on entrepose les cierges destinés à être placés sur les chandeliers devant l’iconostase.
La nécessité de disposer des cierges ou de retirer les copeaux de cire d’un chandelier n’est pas une raison valable pour se promener dans l’église, dans les moments où cela est interdit par la règle. Pour que notre sacrifice soit acceptable et agréable à Dieu, il doit être offert sans contrevenir à l’ordre de décence qui est obligatoire lors d’un office chrétien.
Source : ruvera.ru
Traduit par Tikhon
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