Sur un point nous sommes d’accord : les modèles liturgiques ont été nombreux, tant en orient qu’en occident, ceci avant que Constantinople n’impose un modèle unique. En occident, c’est l’Eglise de Rome qui finit par faire le « ménage » sous les carolingiens, et l’antique rite des gaules finit par disparaître.
Certains voudraient le voir réapparaître, et cela fut presque chose faite : le Saint Père Jean Maximovitch approuva la restitution de cet antique modèle de liturgie pour l’évêché de l’Eglise Française, sous l’omophore de l’ERHF. La mise à l’écart de cette hiérarchie, qui ne put depuis jamais réintégrer l’église canonique, sonna le glas du rite des Gaules – du moins dans les évêchés de culture russe.
La question qui se pose selon moi, est de savoir si la restitution d’un schéma liturgique abandonné depuis des siècles, peut-il, ou a-t-il le « droit » de réapparaître.
En effet nous connaissons l’importance dans notre Eglise orthodoxe du lien spirituel qui unit les évêques depuis les apôtres. Nous connaissons également l’intangible transmission de la Tradition, ses variations si ténues, méticuleusement conservées par les canons. Et nous nous apercevons que tout fait bloc, de manière intemporelle, que ce qui devait arriver construit l’église au lieu de la diminuer. A tort ou à raison, l’église fit des choix, et assuma ce que Dieu Lui-même accorda, sans que personne, pendant des siècles, ne trouva à redire. Alors pourquoi restaurer ce qui ne fait plus partie de la vie de l’église ?
Contrairement aux vieux-croyants, qui ne cessèrent jamais de célébrer leur liturgie dans la version agréée par eux (celle de l’église russe avant le XVIIème siècle), aucun évêque ne pratiqua le rite des Gaules pendant un millier d’année. Accepter l’histoire de l’église, c’est également accepter ses évolutions, et donc ses mutations, et ses abandons. Si le Rite des Gaules a disparu, c’est qu’il devait disparaître.
Mais ce n’est que mon avis …
Tikhon
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