Beaucoup doivent se demander quelles furent les implications du Raskol. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cela va bien au-delà de la marginalisation d’une partie de la population, ancrée dans ses rites ancestraux, et qui bientôt se dispersèrent en de multiples groupes.
En fait, cette période introduit une véritable dégénérescence de l’Orthodoxie en Russie. L’occidentalisation de la religion, incarnée par l’empereur Pierre 1er, puis par ses successeurs, s’est manifestée par un abandon des modes liturgiques ancestraux, en particuliers au niveau du choeur. Le chant partésien à quatre voix (type italien, puis allemand), remplaça les chants à l’unisson traditionnels (znamenniy). On y perdit à la fois la compréhension du texte, et la profondeur spirituelle. Les choeurs donnaient lieu à de véritables concerts.
Les hommes, influencés par le monde, ne portaient plus la barbe, et les femmes abandonnèrent progressivement leur pudeur; il n’est plus rare désormais de croiser des femmes en jupes, ou non-voilées dans les églises. De façon générale, on abandonnait les tenues traditionnelles, et on se mettaient à l’heure de Londres, ou de Paris.Le Patriarcat, dissout, fut remplacé par un Saint-Synode, aux ordres du pouvoir en place. Il a fallut attendre le début du XXème siècle pour revoir un patriarche en Russie.
Quant aux icônes, elles subirent le même traitement, ornées de motifs avantageux, oublieuses des règles… elles devinrent objets d’art, à grand renfort de couleurs, et de techniques innovantes..
Etaient-elles encore des icônes ?….
Tikhon (à suivre…)