Notre croix, c’est la crainte du Seigneur. De même que celui qui est crucifié n’a plus la possibilité de remuer ses membres et de se tourner là ou bon lui semble, de même devons-nous, nous aussi, régler notre volonté et nos désirs non plus selon ce qui nous est agréable et qui nous plaît seulement, mais selon la loi du Seigneur, là ou elle nous a attaché.
Celui qui est attaché à la croix ne considère plus les choses présentes, ne pense plus à satisfaire ses passions, n’a plus aucun soin ni aucune inquiétude pour le lendemain ; il n’est plus excité par le désir de posséder quoi ce soit ; il ne se laisse pas emporter à l’orgueil, aux rivalités ni aux disputes ; il n’a plus aucun ressentiment des injures qu’on lui fait, ni aucun souvenir de celles qu’il a subies ; bien qu’encore en vie, il s’estime mort déjà à tous les éléments de ce monde, l’attention de son coeur étant déjà tourné vers le lieu ou il sait qu’il va bientôt passer.
De même nous faut-il, la crainte du seigneur nous tenant attaché à la croix, être mort à tout cela, c’est-à-dire non seulement au vice charnel, mais même aux éléments du monde, ayant toujours les yeux de l’âme fixés sur le lieu ou nous devons à tout moment espérer aller. De cette façon, en effet, nous pourrons mortifier toutes nos concupiscences et nos affections charnelles.
Saint Jean Cassien.
Source : Répondre à l’appel du Christ, page 54 – Editions du Cerf
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